Entreprise : les salariés absents 17 jours par an

La crise finit par avoir raison de la santé des salariés : après trois années de baisse, le niveau d’absentéisme dans les entreprises a bondi de 18%, indique le cabinet conseil Alma Consulting Group.

Le niveau d’absentéisme reflète souvent l’état d ela conjoncture économique : souvent quand le premier augmente, le second est en chute libre. Après cinq années de crise, les salariés paraissent à bout de souffle. C’est en tout cas ce que semble indiquer une étude du cabinet Alma Consulting Group. Selon les données qu’elle livre, le nombre de jours d’absence posés par les salariés du secteur privé a progressé de 18%, un chiffre énorme (l’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 323 entreprises et près de 15 000 salariés, NDLR). Concrètement, le niveau d’absence grimpe à 17 jours en 2012, contre 14 en 2011. Un rebond d’autant plus impressionnant qu’il succède à trois années de baisse consécutive.

Un sentiment de  lassitude dans les entreprises

Comment en est-on arrivé là ? Selon les auteurs de l’étude, la crise, qui s’est inscrite dans une durée très longue (plus encore que celle des années 30), a fini par démobiliser les troupes, les mêmes qui s’étaient serrées les coudes entre 2008 et 2011, persuadées que la dépression n’était que passagère. Après l’élan de solidarité face aux difficultés, volonté qui s’est traduite par des sacrifices, notamment salariaux, un sentiment d elassitude semble avoir gagné les entreprises françaises en 2012, année terrible sur le plan économique et plombés par des incertitudes liées à l’élection présidentelle.

La hausse des congés a été particulièrement marquée dans le secteur tertiaire (8 à 20, surtout dans les métiers de la banque et des assurances), un peu moins dans l’industrie. Le climat semble avoir été moins dur dans les métuers de la santé, la construction, le transport et le commerce. Mais ce ne sont que des chiffres, éloignés de fait de la situation ressenti au plus près du terrain.

Autre signe révélateur : les cadres, réputés pour leur assiduité, ont posé plus de jours d’absence en 2012, de même que les agents de maîtrise et les techniciens.
La hausse de l’absentéisme a un coût pour les entreprises : selon Alma Consulting Group, il s’élève à 7 milliards d’euros.